Qu’est-ce qu’une bibliothèque sonore ?
La vocation première d’une bibliothèque sonore est de faciliter l’accès à la lecture et aux contenus d’ouvrages écrits à des personnes ayant des difficultés dans ce domaine. Elle se destine donc prioritairement à des publics mal-voyants ou non voyants, mais encore à des publics handicapés moteurs pour lesquels l’acte de lire peut être compliqué voir impossible.
Afin d’accomplir cette mission, l’Association des Donneurs de Voix (ADV) a été fondée en 1972, à l’initiative du Dr Wannebroucq, ophtalmologue et médecin. Face au rapide succès de la formule, l’Association sera reconnue d’utilité publique en 1977. Basée essentiellement sur la bonne volonté de bénévoles, l’ADV en compte aujourd’hui plus de 4 600. L’idée de départ était simple : trouver des personnes dotées d’une excellente capacité de lecture et du matériel nécessaire et qui soient d’accord pour faire don de leur temps et de leur voix afin d’enregistrer des ouvrages à l’attention des publics concernés. Mettre ensuite ces ouvrages à disposition des publics concernés dans des bibliothèques spécialisées.
Le fonctionnement d’une bibliothèque sonore et ce qu’on y trouve.
Au fil du temps, l’Association des donneurs de voix a constitué une gigantesque archive qui permet au mal-voyants et aux non-voyants, de découvrir des trésors de littérature et de voyager en imagination à la suite des plus grands auteurs mais pas uniquement. Les contenus sonores proposés sont, en effet, très divers : auteurs classiques ou modernes, fiction, théâtre, récits et biographies, guides pratiques ou même revues et magazines, etc… Depuis la création de l’ADV et des premières bibliothèques sonores, les technologies ont évolué et les ouvrages sont désormais enregistrés au format digital MP3 et sont disponibles sur CD ou clé USB.
Aujourd’hui, l’Association des Donneurs de Voix c’est aussi un réseau de près de 120 bibliothèques sonores dont fait bien sûr partie la Bibliothèque Sonore de Paris. En dehors de la nature des « ouvrages » prêtés, les bibliothèques de l’ADV fonctionnent comme n’importe quelle autre bibliothèque à ceci près qu’il faut, pour s’y inscrire, attester médicalement de son handicap. On comprend bien que l’idée de pouvoir découvrir un livre sous forme audio puissent séduire de nombreuses personnes y compris parmi les voyants, cependant, la vocation de l’ADV reste bien de servir les publics en situation de handicap face à la lecture. A la seule bibliothèque sonore de Paris 15e, ces derniers sont autour de 500 à bénéficier des services proposés par la bibliothèque.
Pour donner une idée du personnel nécessaire pour animer un tel réseau, on compte pas moins de 90 bénévoles pour cette seule bibliothèque et elle a, à son actif, près de 70 « lecteurs » ou donneurs de voix. Du côté des archives, elle dispose de plus de 6000 titres disponibles à l’emprunt pour un panel de 3000 auteurs. A ce chiffre vient encore s’ajouter une centaine de nouveaux titres chaque mois. Sur la région parisienne, il faut encore accroître ce nombre à toutes les bibliothèques sonores qu’on peut y trouver.
Quant au réseau complet de l’ADV, pour donner un aperçu de son ampleur, à travers ses 120 bibliothèques sonores l’Association des Donneurs de Voix compte plus de 15 000 abonnés pour un nombre de titres qui avoisine les 350 000 entre ouvrages et revues. Sur le serveur internet mis également à la disposition du public (consultez le ici), on trouve pour l’instant plus de 11000 livres et 2100 titres de presse auxquels on pourra ajouter des ouvrages plus spécifiquement scolaires.